Jozef Robakowski – né en 1939, vit et travaille à Lodz, Pologne.
L’œuvre de Jozef Robakowski nait de ses inspirations de l’avant-garde polonaise d’avant-guerre et est grandement influencé par l’approche analytique de Wladyslaw Strzeminski i Katarzyna Kobro.
Etudiant en l’histoire de l’art, il débute ses expérimentations d’abord avec la photographie (Photopeinture1958-1967) ce qui le conduit à transgresser ce médium en le associant avec des objets et installations (Krzeslo, photo -objet, 1970) puis avec la vidéo (Portait multiple, Etc 1998) et d’autres moyens d’expression. Son œuvre photographique se caractérise par l’éphémère et aussi par l’utilisation des moyens non optiques – photographies sans utilisation de l’appareil photographique comme les clichés réalisés grâce à la chaleur humaine (Themogrammes 1998-2000). Son premier film 6 000 000, réalisé sur 16 mm en 1962 avant même d’être admis à l’Ecole de Cinéma de Lodz – où il deviendra professeur – est pionnier par l’utilisation de la technique du found footage. En 1969 apparaissent ce que l’artiste nomme « objets mentaux », installations interactives et questionnement récurrent de la dualité, mènent Robakowski vers les inventions tautologiques. L’association des différents médias et l’expression par les moyens les plus variés deviennent sa marque. Robakowski considère l’art comme un enregistrement et un flux de l’énergie. Cette conception imagée de l’énergie donnera lieu à plusieurs performances radicales. Au début des années 70 avec la création de Warsztat Formy Filmowej – devenu mythique, découvert très tôt par Richard Demarco qui invita le collectif à Edinbourg – donnera vie à toute une série de films analytiques et structurels, radicaux pour l’époque, voir iconoclaste dans leur forme pure rejetant toute narration ou illusionnisme du cinéma traditionnel, (Test I/II, 1971), pour ensuite évoluer vers les expérimentations autour de la relation entre l’auteur et medium. La problématique de transgression de la notion de créateur– de l’artiste et son œuvre – est souvent au cœur de son travail par exemple quand il confie la création du film à ses deux mains ou à sa caméra (enregistrement biologico- mécanique, comme il les appelle).
Son œuvre est si multiple et ses films et vidéos devenus des classiques comme : Rynek/ Market, Hommage à Breżniew (1982–1988), Z mojego okna/ De ma fenêtre (1978–1999), Sztuka to potęga/ Art is the power (1985) font de lui une des plus importantes personnalités de l’art contemporain polonais. Il continue d’être actif, toujours aussi ambivalent envers le multimedia, démasquant leurs avantages et leurs risques et restant engagé politiquement apportant une fine mais virulente critique de la situation actuelle en Pologne.